L’Etat du Bihar, le plus pauvre de l’Inde, compte près de 90 millions d’habitants, dont près de la moitié vivent dans des conditions d’extrême pauvreté. Les principaux indicateurs de développement, comme ceux qui mesurent la santé publique ou l’alphabétisation, figurent parmi les plus faibles de la nation. Comme dans une grande partie du monde, ce sont les enfants qui souffrent le plus de ce dénuement. Des milliers d’entre eux vivent dans les rues de la capitale, Patna.
Comme Halima, 12 ans, qui y a mené une existence marginale près d’un an durant, au terme d’une longue errance. « Je suis née dans un village, à la frontière du Bengale, mais j’en suis partie et j’ai beaucoup voyagé en me cachant dans des trains. Je ne volais jamais rien aux passagers, mais ils oubliaient toujours des petites choses, alors on les vendait pour s’acheter à manger. »
Halima a cessé ses pérégrinations il y a quinze jours : les membres d’une organisation de protection de l’enfance l’ont trouvée dans une gare, où elle vivait depuis quelque temps. Ils l’ont emmenée dans un dortoir de la capitale, où elle est maintenant installée avec des dizaines d’autres enfants vulnérables. Tous sont nourris et vêtus, ils bénéficient également d’une formation scolaire et apprennent les rudiments d’un métier.
Halima est heureuse d’aller à l’école. « J’apprends à lire, à écrire, et aussi à coudre. Je ne savais faire aucune de ces trois choses, mais je crois que c’est très important, cela m’aidera à avoir une vie meilleure. »
Des milliers de filles découvrent le chemin de l’école
L’éducation des filles fait désormais figure de priorité au Bihar, en partie grâce aux efforts du gouvernement indien, des organismes internationaux et des ONG présentes sur place. Un enseignement de qualité, pour toutes les filles, c’est un droit fondamental, et l’UNICEF déploie d’immenses efforts pour le faire respecter.
En Inde, la scolarisation des filles reste très en retard sur celle des garçons, mais la situation s’améliore : leur taux d’alphabétisation est passé de 34 % en 1990 à 45 % en 2000.
Dans les villages ruraux du Bihar, un programme encourage les parents à envoyer leurs filles à l’école, aux côtés de leurs frères. Des milliers d’entre elles sont donc scolarisées pour la première fois de leur vie, dans des classes improvisées à l’aide des femmes du village. Le Bihar compte d’autres programmes destinés à promouvoir l’éducation des filles, mais il y a encore beaucoup à faire pour concrétiser le droit à une éducation de qualité pour tous.
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