En Inde, le faste des mariages ne fait plus rêver tout le monde . Ecœurée par l’opulence de cérémonies qui frisent l’indécence, dans un pays ou un cinquième de la population vit sous le seuil de pauvreté, la députée indienne du Parti du congrès Ranjeet Ranjan veut limiter le nombre d’invités et de mets servis.La loi, présentée en mars au Parlement, prévoit aussi de prélever une partie de l’ argent dépensé par les plus riches pour financer les mariages des plus pauvres.Les dépenses nuptiales ne connaissent plus de limites, dans un pays où 1 % des Indiens ont 58 % des richesses. L’époux ne va plus chercher sa promise à dos de cheval blanc , mais en hélicoptère. Les grands chefs sont recrutés à l’étranger pour préparer des mets des cinq continents . Lors des cérémonies, qui peuvent s’étaler sur cinq jours, les invités sont tellement nombreux qu’il leur est souvent impossible de saluer les mariés , voire de les apercevoir . Ils les regardent sur des écrans géants. Et pour les aider à supporter cette débauche de moyens, des masseurs sont mis à leur disposition.En novembre 2016, le mariage de la fille du magnat des mines et homme politique Janardhana Reddy, qui venait de sortir de trois ans de prison, a battu tous les records. Les invitations ont été envoyées dans un coffret plaqué or , avec, à l’ intérieur, un écran LCD diffusant une vidéo de la famille. Le jour de la cérémonie , les dix-sept héliports de Bangalore ont été réservés pour accueillir les invités. Et pour la décoration florale , ce n’est pas le nombre de tiges que l’on a calculé, mais le tonnage.Comparé à cette cérémonie qui a coûté 74 millions d’euros, le mariage, en 2012, de la fille de Lakshmi Mittal, le patron d’ArcelorMittal, au château de Versailles , avec ses douze Boeing loués pour transporter les invités et ses 45 cuisiniers, était finalement modeste.Le rang social plutôt que l'amour.
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