Les lauriers-roses rouges

Roya, actrice dans la trentaine et musulmane moderne issue de la classe moyenne du Bangladesh, est mariée à un homme d’affaires prospère. Elle semble tout avoir pour être heureuse. Remplacée par une actrice plus jeune pour jouer le personnage de Nandini, archétype de la féminité bengalie et personnage central de la pièce politique de Rabindranath Tagore, Les Lauriers-rouges roses, Roya doit pourtant se battre pour trouver sa place dans la tentaculaire Dacca. Elle réinterprète la pièce, l’actualise et la met en scène en transformant profondément l’image de la féminité. La nouvelle Nandini est une femme qui assume son identité personnelle, ses désirs et sa sexualité.

Inspirée du destin de son ancienne domestique Moyna, désormais ouvrière dans une usine de textile, Roya situe le personnage de Nandini dans cet univers désenchanté du Bangladesh. Véritable usine textile du monde dans laquelle les travailleurs sont des travailleuses. En parallèle, l’histoire de Mita Rahman, la mère de Roya, veuve et délaissée par sa fille, qui trouve son indépendance et son identité dans la rigueur de la religion.

À travers ces portraits de femmes complexes et nuancés, Rubaiyat Hossain croque la société bangladeshie avec brio et finesse.

Ce film sensible permet aussi au cinéaste Rubaiyat Hossain de dresser un portrait de son pays. Sans hargne, mais sans complaisance non plus. Télérama
 
Film féministe assurément, "Les Lauriers-roses rouges" dessine, avec talent, le beau et complexe portrait d'une femme. Positif
 
Cette œuvre simple et sobre, sans effets stylistiques, exprime avec mélancolie le hiatus entre tradition archaïque (y compris islamique) et modernité à l’occidentale. Il y a quelque chose d’Antonioni (dilué) dans cette belle chronique de l’insatisfaction. L'Humanité

 

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