Ces toilettes donnent un nouveau sens à notre existence », se réjouit Premwati Devi, 45 ans, mère de cinq enfants, après qu'une ONG indienne ait offert, dimanche, une centaine de toilettes à son village, Katra Shahadatganj (Uttar Pradesh). L'information peut sembler insensé mais il s'agit presque d'une question de survie pour ces femmes indiennes. Dans les villages pauvres de campagne, démunis de W.-C., les femmes sont obligées de s'isoler à l'extérieur pour faire leurs besoins, livrées aux agresseurs, violeurs voire meurtriers. « Désormais nous n'avons plus besoin d'attendre l'obscurité pour nous soulager. Nous pouvons utiliser les toilettes quand nous le voulons », a-t-elle indiqué à l'AFP devant ses W.-C., peints en bleu et rose.
Cet « événement » fait écho aux viols et meurtres de deux cousines, de 12 et 14 ans, qui avaient été violées par plusieurs hommes puis pendues à un arbre en mai dernier dans ce village de l'Uttar Pradesh. Les adolescentes se rendaient dans un champ, dans l'obscurité, faute de disposer de sanitaires à leur domicile. Suscitant une vague d'indignation à travers ce pays où une femme se fait violer toutes les 22 minutes, des actions ont été mises en place. Le premier ministre, Narendra Modi, s'est engagé à équiper tous les foyers indiens de toilettes dans les quatre années à venir. Quelques semaines après, l'organisation caritative Sulabh International, basée à New Delhi, a remis, dimanche, plus de cent toilettes aux habitants de Katra Shahadatganj.
Le coût de fabrication pour chaque unité est de 45.000 roupies, soit un peu plus de 500 euros. L'ONG Sulabh prévoit d'offrir 400 toilettes supplémentaires à des villages voisins, a indiqué son fondateur, Bindeshwar Pathak. Plus de 500 millions d'Indiens restent dépourvus de sanitaires, estime la Banque mondiale.
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